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19 août 2006

Trublion chez les Verts

HulotArticle de Renaud Revel publié sur le site de l'Express le 17 août 2006

Non content d'agacer les politiques en laissant planer le doute sur sa candidature en 2007, Nicolas Hulot dérange la planète écolo, déjà divisée.

Une fondation, des émissions, des relations, et l'oreille de Jacques Chirac... Si Nicolas Hulot, éminence verte du président de la République, agace depuis longtemps ses pairs, sceptiques devant ses méthodes de bateleur, critiques face à celui qu'ils ont souvent qualifié d' «agité du bocal», l'hypothèse de sa candidature à l'élection de 2007 n'en finit plus de semer le trouble. Car, si les hiérarques de l'écologie toléraient tout juste la présence dans les médias de l'écolo préféré des Français tant que celui-ci ne sortait pas de son bathyscaphe ou demeurait suspendu à ses deltaplanes, la perspective embarrassante de le voir, demain, battre la campagne en vue de la prochaine présidentielle met le feu aux poudres.

Difficile, en effet, d'ignorer l'ancien gourou de Jacques Chirac et ses millions de téléspectateurs. Compliqué également de renvoyer dans ses cordes un homme qui, sondage après sondage, reste agrippé au peloton de tête des personnalités les plus en vogue du pays. L'irruption dans le débat de Nicolas Hulot - qui dénonçait voilà quinze jours, dans Le Journal du dimanche, l'atonie des politiques face au «péril climatique» - est d'autant plus difficile à digérer pour les Verts qu'au terme d'un printemps ubuesque ces derniers étaient parvenus péniblement à désigner leur candidat, Dominique Voynet (après qu'Yves Cochet eut mordu la poussière), et à taire momentanément leurs divisions.

Or, en relançant publiquement l'idée d'une candidature unique regroupant les écologistes de gauche comme de droite, auxquels viendraient s'agglomérer tous ceux qui gravitent autour de la planète écolo, le globe-trotteur de TF 1 et producteur d'Ushuaïa appuie là où cela fait mal. Une proposition accueillie par un silence de plomb du côté des Verts mais saluée par quelques partis groupusculaires, dont celui d'Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste indépendant. Incapables depuis plus de trente ans de se forger un corps de doctrine suffisamment charpenté pour enlever l'adhésion d'un électorat volatile et de mettre un terme à la cacophonie qui entoure la planète Verte, les militants de l'écologie se sont montrés tout aussi incapables de constituer en France un véritable parti fédérateur, incapables aussi d'aborder d'une seule et même voix les questions environnementales.

«Il participe de la pagaille»
La conséquence, on la voit: un PS braconnant sur leurs terres, récupérant nombre de leurs thèmes de campagne, une UMP butinant à son tour. Et une multitude de courants, de programmes et de candidats. Hulot à l'horizon? «Il participe de la pagaille», commente du coup le coprésident d'Ipsos Jean-Marc Lech. «Voilà des années, ajoute-t-il, que le mouvement écologiste se déconstruit électoralement. Si les Verts ont longtemps trouvé dans l'opinion un écho favorable, c'en est bien fini aujourd'hui. Les Français qui ont vu les écolos participer aux pouvoirs locaux, notamment à Paris, les ont depuis jugés sur pièces. Et leurs positions idéologiques sur le nucléaire civil - auquel les Français sont favorables - ou sur les problèmes de circulation - qui irritent les Parisiens - les ont coupés d'une partie non négligeable de leur électorat.»

Hulot, candidat en 2007? Il n'en fallait donc pas plus pour que les réflexes de chapelle reviennent au galop, que le jeu des petites phrases redémarre - d'un José Bové se gaussant de la faiblesse de son programme à un Noël Mamère paternaliste lui proposant un rôle de sherpa au côté de Dominique Voynet, avec une fonction de porte-parole! Tandis que, dans un seul et même réflexe démagogique, François Hollande et Nicolas Sarkozy ont fait savoir au très médiatique bourlingueur de TF 1 qu'ils jugeaient très intéressante sa proposition de créer un vice-Premier ministre chargé de l'environnement. Qui oserait parier sur une telle éventualité? En 2002, Noël Mamère avait obtenu 5,25% des voix - le meilleur score de ce courant - participant ainsi à l'éparpillement des voix de gauche. «Un scrutin en forme de leurre, alternatif, anti-Jospin, qui ne reflétait en rien la réalité politique écologique», conclut Jean-Marc Lech. Qu'en sera-t-il en 2007? Même Nostradamus ne s'y risquerait pas.

source: www.lexpress.presse.fr

   

 

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Commentaires
I
Je trouve ça bien que quelqu'un comme Nicolas Hulot, aventurier dans le monde, amoureux de l'écologie, l'environnement et la naturee souhaite se présenter en 2007. Il en faut des gens comme lui, de nature apolitique, mais dans le fonds, citoyen, démocratique, laic, républicain et défenseur des droits de l'homme en tant que candidat crédible pour les futurs élections en 2007. Par ailleurs, Stéphane Pocrain a annoncé aussi sa candidature.<br /> <br /> Bonne chance aux deux pour qu'ils obtiennent les 500 signatures afin qu'ils puissent être candidats en 2007.
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